Stendhal - Vie de Mozart - Chapitre VI
Lecteur à Domicile
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La Vie de Mozart de Stendhal (1815) propose une biographie romancée du compositeur, mettant en avant son génie précoce et son parcours fulgurant à travers l'Europe. L’ouvrage insiste sur la dualité entre son succès artistique et ses difficultés financières, tout en célébrant son apport exceptionnel à la musique. Stendhal y esquisse un portrait sensible et admiratif de Mozart, perçu comme un artiste inspiré mais incompris de son époque.
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"[...] CHAPITRE VI
Un jour un directeur de spectacle, qui était fort mal dans ses affaires et presque au désespoir, vint trouver Mozart, et lui exposa sa situation, en ajoutant : « Vous êtes le seul homme au monde qui puissiez me tirer d’embarras ! — Moi, réplique Mozart ; comment cela ? — En me composant un opéra tout à fait dans le goût du public qui fréquente mon théâtre ; vous pourrez également travailler, jusqu’à un certain point, pour les connaisseurs et pour votre gloire ; mais ayez surtout égard aux classes du peuple qui ne se connaissent pas à la belle musique. J’aurai soin que vous ayez bientôt le poëme, que les décorations soient belles ; en un mot, que tout soit comme on le veut aujourd’hui. » Mozart, touché de la prière de ce pauvre diable, lui promit de se charger de son affaire. « Combien demandez-vous pour vos honoraires ? répliqua le directeur du théâtre. — Mais vous n’avez rien, dit Mozart : écoutez cependant, voici comment nous arrangerons la chose pour que vous puissiez sortir d’embarras, et pour qu’en même temps je ne perde pas tout à fait le fruit de mon travail : je ne donnerai ma partition qu’à vous seul, vous m’en payerez ce que vous voudrez ; mais c’est sous la condition expresse que vous n’en laisserez pas prendre de copie : si l’opéra fait du bruit, je le vendrai à d’autres directions. » Le directeur, ravi de la générosité de Mozart, s’épuise en promesses. Celui-ci se hâte de composer sa musique, et la fait exactement dans le genre qui lui était indiqué. On donne l’opéra ; la salle est toujours pleine : on en parle dans toute l’Allemagne, et quelques semaines après on le joue sur cinq ou six théâtres différents, sans qu’aucun d’eux eût reçu de copie du directeur dans l’embarras.
D’autres fois encore il ne trouva que des ingrats dans ceux auxquels il avait rendu des services ; mais rien ne put le guérir de son obligeance pour les malheureux. Toutes les fois que des virtuoses peu fortunés passaient par Vienne, et que, n’y connaissant personne, ils s’adressaient à lui, il leur offrait d’abord sa table et son logement, leur faisait faire la connaissance de ceux qui pouvaient leur devenir utiles et rarement les laissait partir sans composer pour eux des concertos, dont il ne gardait pas même de copie, afin qu’étant les seuls à les jouer ils pussent se produire avec plus d’avantages.
Mozart avait souvent le dimanche des concerts chez lui. Un comte polonais qu’on y mena un jour fut enchanté, ainsi que tous les assistants, d’un morceau de musique... [...]"
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