Stendhal - Vie de Mozart - Chapitre V
Lecteur à Domicile
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La Vie de Mozart de Stendhal (1815) propose une biographie romancée du compositeur, mettant en avant son génie précoce et son parcours fulgurant à travers l'Europe. L’ouvrage insiste sur la dualité entre son succès artistique et ses difficultés financières, tout en célébrant son apport exceptionnel à la musique. Stendhal y esquisse un portrait sensible et admiratif de Mozart, perçu comme un artiste inspiré mais incompris de son époque.
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"[...] CHAPITRE V
Mozart jugeait ses propres ouvrages avec impartialité, et souvent avec une sévérité qu’il n’aurait pas soufferte aisément dans un autre. L’empereur Joseph II aimait Mozart, et l’avait fait son maître de chapelle ; mais ce prince avait la prétention d’être un dilettante. Son voyage en Italie lui avait donné l’engouement de la musique italienne, et quelques Italiens qu’il avait à sa cour ne manquaient pas d’entretenir cette prévention, qui, au reste, me semble assez fondée.
Ils parlaient avec plus de jalousie que de justice des premiers essais de Mozart, et l’empereur, ne jugeant guère par lui-même, fut facilement entraîné par les décisions de ces amateurs. Un jour qu’il venait d’entendre la répétition d’un opéra comique (l’Enlèvement au Sérail), qu’il avait demandé lui-même à Mozart, il dit au compositeur : « Mon cher Mozart, cela est trop beau pour nos oreilles ; il y a beaucoup trop de notes là-dedans. — J’en demande pardon à Votre Majesté, lui répondit Mozart très sèchement ; il y a précisément autant de notes qu’il en faut. » Joseph ne dit rien, et parut un peu embarrassé de la réponse ; mais lorsque l’opéra fut joué, il en fit les plus grands éloges.
Mozart fut ensuite moins content lui-même de son ouvrage ; il y fit beaucoup de corrections et de retranchements : et depuis, en exécutant sur le piano un des airs qui avaient été le plus applaudis : « Cela est bon dans la chambre, dit-il, mais pour le théâtre il y a trop de verbiage. Dans le temps où je composais cet opéra, je me complaisais dans ce que je faisais, et n’y trouvais rien de trop long. »
Mozart n’était nullement intéressé ; la bienfaisance, au contraire, faisait son caractère : il donnait souvent sans choix, et dépensait son argent plus souvent encore sans raison.
Dans un voyage qu’il fit à Berlin, le roi Frédéric-Guillaume II lui proposa trois mille écus d’appointements (onze mille francs) s’il voulait rester à sa cour et se charger de la direction de son orchestre. Mozart répondit seulement : « Dois-je quitter mon bon empereur ? » [...]"
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