Colette - Paris de ma fenêtre, 5eme chapitre
Lecteur à Domicile
EXTRAIT : retrouvez l'intégralité du chapitre sur BUY ME A COFFEE https://buymeacoffee.com/lecteuradom/colette-paris-de-ma-fentre-5eme-chapitre
Recueil de chroniques paru en 1944, dans lequel l'auteur partage ses impressions sensibles et poétiques sur la vie parisienne, vue à travers le prisme de son intimité et de ses observations depuis sa fenêtre.
Abonnez-vous pour écouter une nouvelle lecture audio par jour : http://www.youtube.com/channel/UCb86EHE49GNG1Nc-5gTi6UQ/?sub_confirmation=1
"[...] De grandes plaintes, des récriminations s’élèvent du camp des femmes… Un observateur — ainsi s’intitulent ceux qui appuient leur erreur sur des données précises — affirme que la femme crie jusqu’au moment où elle souffre véritablement ; après quoi, elle se tait, concentre ses forces et retient sa clameur. Les femmes, donc, se plaignent, ne pouvant plus acheter des étoffes, ni des chaussures, ni de la laine en pelote. La guerre civile autour des coupons connaît une trêve dont la durée est incertaine. Les acheteuses élégantes, qui éteignaient leur élégance sous des ajustements couleur de muraille pour s’aller disputer, en haut de la Butte, la soie au prix du coton, le coton au prix du papier d’emballage, resteront chez elles… Aussi elles protestent — à voix contenue — et se mettent à un régime de nouvelles queues, de chasse nouvelle. Chasse de peu de fruit, sport, tuyaux glissés de bouche à oreille, espoir déçu et renaissant :
— Un tout petit magasin, ma chère…
— Crêpe de Chine ? Lainage ?
— Non, des wassingues !
— Des wassingues ? C’est inespéré ! J’y cours !
Il y aura peut-être le « wassingue noir »… Le rouge à lèvres va-t-il s’obscurcir à vue d’œil, et la crème de beauté ? La semaine dernière, les femmes assiégèrent les parfumeurs et les dépôts de parfumerie. Selon qu’elles avaient acquis ou non le fard, la crème frappés le lendemain d’interdit, elles sortaient rassérénées ou soucieuses.
La prévoyante de pur sang, qui a sa provision de costumes tailleur et de chemisiers, n’est pas intéressante. Blâmons-la de stocker l’élégance et donnons notre attention à l’industrieuse qui, dans peu de temps, se vouera à son miracle favori, c’est-à-dire faire de rien quelque chose. D’un drap de lit usé au milieu elle tirera d’abord trois blouses d’été, pure toile de lin, puis un lot de petits essuie-verres, essuie-mains, essuie-tout. Cependant une autre virtuose, qui gardait en pièces trois douzaines de torchons de fil... [...]"
YOUTUBE CHANNELS COOKING WITH BENOIT : https://www.youtube.com/channel/UCMLcZRa7L2mM83tCL8DOfpA TRAVEL J'ADORE : https://www.youtube.com/channel/UC7lMpbhPO5NjGoivz7y_wpg
WEB TRAVEL J'ADORE : https://www.traveljadore.com/ SOUTIEN : https://www.buymeacoffee.com/lecteuradom
204497356 Bytes